mardi, 30 mars 2021
Nouvelles expulsions d'Algérie vers le Niger les 28 et 30 mars - 6249 personnes expulsées en mars 2021

Après les expulsions massives d'Algérie qui sont arrivées à la frontière du Niger les 5, 11, 14, 16, 21 et 23 mars 2021, au moins 1285 personnes de plus ont été expulsées par deux autres convois d'expulsion les 28 et 30 mars 2021. Avec cela, le nombre total de personnes expulsées de l'Algérie vers le Niger par la force et contre leur volonté au cours du mois de mars 2021 s'élève à un total d'au moins 6249 personnes.

 

Expulsion de femmes migrantes d'Algérie                     Forces algériennes arrêtant un homme pour l'expulser

(photo fin 2019/ début 2020) ©Louiza Ammi/Liberté   (photo d'une des précédentes opérations d'expulsion)

 

Alarme Phone Sahara condamne fermement les convois violents d'expulsions massives de l'Algérie vers le Niger, les rafles et les persécutions contre les migrant-e-s provenant principalement de pays d'Afrique sub-saharienne vers le Niger et les violations systématiques des droits humains liées à ces politiques de déportation !

 

Nous rappelons une fois de plus que selon l'Association Agir Ensemble pour lutter Contre l'Immigration Clandestine (AAECC) d'Algérie, 60 personnes ont été tuées dans un accident de bus lors d'un convoi d'expulsion qui avait quitté Alger le 12 mars 2021. Jusqu'à présent, aucune clarification concernant cette nouvelle choquante n'a eu lieu du côté des autorités algériennes.

 

Convoi d'expulsion "non-officiel" le 28 mars

Selon les Lanceurs d'Alerte d'Alarme Phone Sahara, un convoi d'expulsion "non officiel" avec au moins 384 migrant-e-s de différents pays, dont trois femmes, est arrivé dans la zone frontalière entre l'Algérie et le Niger près d'Assamaka le 28 mars. Dans ces convois d'expulsion "non officiels", les personnes sont expulsées et laissées dans la zone frontalière entre l'Algérie et le Niger, au milieu du désert, et forcées de marcher 15 à 20 kilomètres jusqu'au poste de frontière d'Assamaka. Le plus grand groupe de ce convoi d'expulsion étaient 221 personnes originaires du Mali, auxquelles s'ajoutaient 23 personnes de Côte d'Ivoire, 25 de Sierra Leone, 34 du Burkina Faso, 16 du Nigeria, 13 du Cameroun, 5 de la Gambie, 10 du Sénégal, 5 du Soudan, 16 du Bénin, 8 du Yémen, 3 du Liberia, 2 de la Guinée Conakry, 2 du Togo et une personne du Ghana.

 

Convoi "officiel" d'expulsion le 30 mars

Deux jours plus tard, le 30 mars, un autre convoi "officiel" d'expulsion venant d'Algérie avec 901 personnes est arrivé à Assamaka. La plupart d'entre elles étaient des Nigérien-ne-s, dont 55 filles mineures, 70 garçons mineurs, 45 femmes et 731 hommes. En plus d'eux, 7 personnes du Soudan et une personne du Nigeria ont été expulsées sur ce convoi "officiel". Une fois de plus, le nombre élevé de mineurs parmi eux montre le mépris des droits de l'enfant par les forces de sécurité algériennes. Selon Human Rights Watch, des enfants migrants en Algérie avaient déjà été séparés de leur famille et expulsés seuls lors de précédentes opérations d'expulsion en octobre 2020.

 

 

Compte tenu des politiques d'expulsion inhumaines et racistes par l'État algérien :

 

  • Alarme Phone Sahara exige la vérité et la clarification de la part l'Etat algérien sur ce qui s'est réellement passé dans le convoi d'expulsions qui a quitté Alger le 12 mars, en particulier s'il est vrai que des personnes ont été tuées dans un accident de bus, et appelle toute personne qui peut être témoin de ce qui s'est passé à partager ses informations!
  • Alarme Phone Sahara demande l'arrêt immédiat de la pratique d'expulsions d'enfants qui ne sont même pas officiellement recensés, mettant en jeu la sécurité des enfants et risquant des disparitions d'enfants!
  • Alarme Phone Sahara demande de cesser immédiatement de séparer les enfants de leurs parents et de cesser d'arrêter et d'expulser des enfants!
  • Alarme Phone Sahara demande l'arrêt immédiat des expulsions et des refoulements de réfugié-e-s et de migrant-e-s de l'Algérie vers le Niger - pas de guerre contre les réfugié-e-s et les migrant-e-s!
  • Alarme Phone Sahara demande la fin des actes de vol et de violence des forces de sécurité algériennes contre les migrant-e-s et les réfugié-e-s!
  • Alarme Phone Sahara demande l'annulation de l'accord d'expulsion entre l'Algérie et le Niger!
  • Alarme Phone Sahara demande l'arrêt de la livraison de matériel militaire et de sécurité à l'état algérien!
  • Alarme Phone Sahara demande l'arrêt de l'externalisation des frontières européennes sur le sol africain!
  • Alarme Phone Sahara appelle les sociétés civiles des pays impliqués et concernés à résister aux expulsions et refoulements et à défendre la vie, les droits et la liberté de circulation des migrant-e-s et réfugié-e-s!
  • Alarme Phone Sahara appelle également les autorités et les parlements de tous les pays concernés à soutenir leurs citoyen-ne-s et à ne plus accepter d'expulsions massives depuis l'Algérie vers les frontières du Niger et du Mali !