En cas d'urgence:
00227 89983339 ou 00227 83446534

Mardi, 26 août 2025

Mauritanie : arrestations massives et expulsions de migrant.e.s à la suite de l'accord migratoire de l'UE

L'année 2025 en Mauritanie a été marquée par une vague sans précédent de raids, d'arrestations, de violences et d'expulsions massives à l'encontre des personnes en mobilité, semant la peur au sein des communautés de migrant.e.s subsaharien.ne.s. Une conséquence directe de l'« accord de partenariat migratoire » signé entre l'UE et la Mauritanie en 2024.

Mauritanie
expulsions
refoulements
accord migratoire
UE

titelbild IMG_20180202_093235.width-1680.jpg

© migration.control.info

Moctar Dan Yaye, membre d'Alarme Phone Sahara, et Hassan Ould Moctar ont rédigé un rapport pour Migration-Control.info :

Détenus, expulsés, abandonnés : note sur la situation des migrants en Mauritanie

Radio Télévision Suisse a également diffusé un reportage le 14 août :

Arrestations massives de migrants en Mauritanie

La Mauritanie, pays voisin du Mali, du Sénégal, de l'Algérie et du Sahara occidental contrôlé par le Maroc, abrite des communautés de migrant.e.s provenant de divers autres pays d'Afrique de l'Ouest. En raison des politiques migratoires répressives mises en œuvre dans les pays du Maghreb sur la côte méditerranéenne, elle est également devenue un principal pays de départ pour les Africain.e.s qui tentent de rejoindre les pays de l'UE, en particulier l'Espagne, via la traversée de l'Atlantique vers les îles Canaries. En réponse à cela, la Commission européenne a signé en mars 2024 un accord de partenariat migratoire avec le gouvernement mauritanien, qui promet 210 millions d'euros à la Mauritanie pour prévenir la « migration irrégulière », reproduisant ainsi un modèle néocolonial désormais classique de l'UE qui externalise ses frontières vers les pays du Sud.

Bien que la discrimination raciste à l'égard des personnes Noires et les expulsions de personnes sans nationalité mauritanienne ne soient pas un phénomène nouveau, l'accord avec l'UE a entraîné des vagues répétées de rafles et d'expulsions massives de citoyen.e.s du Niger, du Mali, du Sénégal, de la Guinée Conakry et d'autres pays.

Selon l'Association Mauritanienne des Droits de l'Homme (AMDH), 1200 personnes ont été expulsées en mars 2025. Selon des organisations de défense des droits humains et des témoins oculaires, les rafles sèment la peur parmi les membres des communautés migrantes, dont beaucoup travaillent comme femmes de ménage, maçons, plombiers, peintres, etc.

Des témoins oculaires racontent que les gens courent en panique lorsque les pickups de la police arrivent pour les raids, que des personnes sont plaquées à terre, battues, menottées et jetées à l'arrière des pickups.

Beaucoup de ceux qui sont expulsé.e.s se retrouvent à Rosso, du côté sénégalais de la frontière, et à Gogui, du côté malien, où ils sont souvent bloqués dans des conditions précaires.

Alarme Phone Sahara condamne fermement les raids, les expulsions massives et les violations des droits humains à l'encontre des communautés de migrant.e.s et des personnes en mobilité en Mauritanie, ainsi que les accords anti-migrant.e.s mis en œuvre par les institutions européennes, et se joint à la demande de suspension de tous les partenariats d'externalisation de ce type.

Suivez-nous sur les réseaux sociaux

Instagram logo Facebook logo X logo Tiktok logo

Informations de fond – Nos dossiers