vendredi, 25 avril 2025
Cri d’alerte : Stop aux expulsions massives et inhumaines d’Algérie au Niger !

Stop à la violation des droits humains des personnes en mobilité – plus aucune personne morte !

 

Au cours des semaines d’avril, les expulsions massives et cruelles d'Algérie à la frontière du Niger à Assamaka, se sont aggravées de manière alarmante.

Selon les responsables sécuritaires d'Assamaka, du 1er au 21 avril 2025, 2.753 citoyen.ne.s du Niger dont 308 mineurs et 196 femmes ont été refoulé.e.s d'Algérie par convois dits officiels. En plus, dans la même période, 2.222 personnes expulsées dans des convois dits non-officiels, dont 146 citoyen.ne.s nigériens et 2.076 ressortissant.e.s d'autres pays, sont également arrivé.e.s à Assamaka, étant forcées à marcher à peu près 15 km à pied à partir du "Point Zéro".

Au total, depuis début 2025, plus de 7 000 personnes ont déjà été expulsées d'Algérie vers le Niger.

RTN, la chaîne de radio-télévision du Niger, souligne que ce drame humanitaire, si l'on n'y prend garde, pourrait se transformer en catastrophe et qu'il faut donc sonner l'alarme.

© Office de Radiodiffusion et Télévision du Niger (RTN)

Plusieurs personnes qui ont été expulsées avec les convois ont partagé des expériences douloureuses au cours de l’expulsion, étant gravement humiliées, maltraitées, blessées et volées par les forces de sécurité algériennes.

 

Les expulsions d’Algérie au Niger tuent!

Alarme Phone Sahara déplore que les expulsions massives et brutales ont également causé la mort de plusieurs personnes qui sont décédées entre le « Point Zéro » et Assamaka après avoir été abandonnées là-bas par les forces de sécurité algériennes :

Le 2 mars 2025, un migrant malien a trouvé la mort en arrivant à Assamaka suite à une bastonnade reçu en Algérie par les forces de l'ordre.

Le 19 avril 2025, l’équipe d’Alarme Phone Sahara a rapporté le décès d'un ressortissant Ivoirien.

Le 22 avril 2025, les corps de deux personnes migrantes ont été trouvés dans la zone de désert entre le Point Zéro et Assamaka.

 

Solidarité sur le terrain en prélude à la crise humanitaire

L'équipe d'Alarme Phone Sahara à Assamaka, en collaboration avec d’autres organisations solidaires, est présente tous les jours sur place et se rend en véhicule tricycle au « Point Zéro » pour récupérer les personnes expulsées qui, étant soit malades, blessées ou affaiblies, ne sont pas capables à parcourir les 15 km à pieds jusqu'à Assamaka.

Alarme Phone Sahara vient en aide aux personnes après leur expulsion. Beaucoup arrivent avec des blessures infligées pendant le convoi d'expulsion. © Alarme Phone Sahara

 

Avec des moyens modestes, l'équipe fournit également une première aide alimentaire et d’autres formes d’assistance en plus du transporte des malades et blessés à l'infirmerie d'Assamaka.

Alarme Phone Sahara félicite les mesures prises par l'état nigérien pour venir en aide aux personnes expulsées à Assamaka en vue de faire face à la crise humanitaire qui s'aggrave en raison des expulsions massives menées par l'état algérien. Mais pour résoudre fondamentalement à cette crise, il faut mettre un terme aux expulsions massives depuis les pays du Maghreb.

 

La crise humanitaire et la responsabilité des états européens

Alarme Phone Sahara souligne que les États membres de l'UE portent une responsabilité directe dans ce qui se passe à la frontière algéro-nigérienne :

L'Allemagne, entre autres, coopère avec l'Algérie dans le domaine policier dans le but de lutter contre la migration et encourager ainsi les rafles à grande échelle, les arrestations massives et les expulsions vers le Niger telles qu’elles sont constatées.

L'accord conclu en 2023 entre les États membres de l'UE et la Tunisie aggrave également la persécution des personnes en mobilité dans ce pays, où des personnes sont régulièrement refoulées vers la frontière tuniso-algérienne, et souvent de là vers la frontière algéro-nigérienne.

 

Alarme Phone Sahara exige, outre une aide d'urgence pour les milliers de personnes expulsées, l'arrêt immédiat des rafles et des expulsions massives en Algérie et en Tunisie, ainsi que la fin des violences frontalières et des violations des droits humains à l'encontre des personnes en mobilité !

Les États membres de l'UE ont le devoir de mettre immédiatement fin aux accords et aux coopérations avec les pays du Maghreb visant à empêcher les migrations, car ils se rendent ainsi complices de violences frontalières systématiques et de la mort de personnes en mobilité!

Alarme Phone Sahara appelle les structures d'aide internationales à traiter les personnes expulsées à Assamaka en leur fournissant d'une part des soins médicaux d'urgence. D'autre part, ils ont besoin d'eau, de nourriture et d'abris. Actuellement, les personnes épuisées et blessées vivent dans les rues du village désertique d'Assamaka. Une aide à la survie est nécessaire de toute urgence !

 

Pour en savoir plus :

Informigrants.net: Algeria expels more than 1,000 migrants to northern Niger