Ils sont au nombre de 16. Ils font partie de la vague des expulsés d'Algérie de fin du 1er semestre 2021. Après la rudesse du voyage et les exigences de la Covid 19, c'est au désespoir qu'est réduit le cauchemar de la migration.
Après la traversée périlleuse de la frontière algéro-nigérienne comme passagers d'un convoi "non officiel", ils ont réussi à observer la période de la quarantaine au village d'Assamaka en territoire nigérien avant de poursuivre le voyage sur la ville minière d'Arlit au nord du Niger en phase avec les exigences de l'organisation internationale pour les migrations (OIM).
Une fois arrivés dans la ville d'Agadez, le malheur frappe à leur porte. Testés positifs à la Covid 19 et suivis médicalement, trois d'entre eux semblent porter la poisse à l'origine de la situation à laquelle le groupe des 16 est confronté.
Les récits relatés par un porte-parole et une victime de violation de droits humains permettent de mesurer le degré de vulnérabilité des personnes circulant dans un espace politico géographique (espace CÉDÉAO) qui leur appartient.
Si pour des raisons fondées ou non, les autorités algériennes font de ces guinéens des persona non grata, le bon sens, la coopération entre États et les principes d'assistance humanitaire dont certaines organisations internationales revendiquent le label auraient prévalu pour mettre un terme au poids moral et psychologique qui pèse sur ces migrants subsahariens.
En rappel, les mois de juillet-août sont des périodes d'hivernage au Sahel. Les pluies sont souvent précédées de tempête de sable aux encablures du désert.
Face à de tels défis naturels, l'esprit d'accompagnement pour un retour volontaire au bercail aurait pris le dessus sur l'instinct autoritaire voire autocratique de certains leaders pour alléger la souffrance de ces êtres sans grande marge de manœuvre. Car, à cet instant précis, les ressortissants de la Guinée Conakry manquent d'alternative et restent bloqués à Agadez dans un grand dénuement.
En conséquence de quoi et fidèle à son principe de porter secours aux personnes en détresse et surtout celles dont le droit à la libre circulation se trouve être biaisé, le réseau transnational prend à témoin l'opinion sur les risques de toutes sortes que courent ces 16 migrants laissés à leur propre sort pendant plus de 2 semaines dans la rue d'Agadez.
APS saisit l'occasion pour demander avec insistance aux autorités guinéennes de voler au secours de leurs ressortissants dont certains se plaignent déjà de la détérioration de leur état de santé physique en plus d'être affectés psychologiquement en raison des conditions de précarité dans lesquelles ils végètent après leur expulsion d'Algérie.