Des Morts Pas Sans Remords Samedi 02 janvier 2021, un triste sort à la limite semblable à celui qui a coûté la vie de vaillants soldats nigériens à Chinagoder l’an passé vient de plonger le peuple nigérien dans un deuil. Au-delà des bons vœux pour la nouvelle année 2021, elle débute plutôt en apportant la tristesse sur les visages et les cœurs des nigériens en compassion à la barbarie survenue dans la commune de Mangaizé dans la région de Tillabéry au Niger. Le lieu de l’attaque du 02 janvier 2021 Tchoma Bongou et Zaroumadareye sont deux localités qui relèvent administrativement de la commune rurale de Tondikiwindi dans le département de Ouallam. Géographiquement, les lieux du spectacle désolant se situent à la frontière du Mali qui est une zone de prédilection des groupes terroristes qui perturbent la quiétude dans les pays du Sahel. C’est dans cet espace que survint la tragédie. Quel moment choisissent les terroristes pour leur besogne ? Il vous souviendra que les élections législatives couplées aux présidentielles du 1er tour étaient organisées le 27 décembre 2020, à quelques jours du début du nouvel an. En toile de fonds, l’on retient des contestations sur la candidature d’un des 30 candidats au fauteuil présidentiel. Une partie des nigériens crient et décrient cette seule candidature issue des rangs du parti au pouvoir pour des griefs assez médiatisés jusqu’ici. En réponse, toutes les candidatures validées sont évaluées lors d’élections tenues en présence d’observateurs nationaux et internationaux de tous bords. Leurs rapports publiés ne remettent pas fondamentalement en cause le déroulement et la crédibilité des élections dont la proclamation des résultats définitifs est attendue avec impatience par les nigériens en vue de savoir si un 2ème tour prévu pour le 21 février 2021 aura lieu. Tout cela se passe sous les signes des mêmes contestations à savoir la candidature anti constitutionnelle d’un des postulants au fauteuil présidentiel qui va en découdre avec son second en termes de pourcentage de voix recueillies à l’issue du 1er tour (respectivement 39,16% et 16,99% pour les 2 candidats distingués). C’est entre ces deux tours que les terroristes choisissent pour commettre leurs actes.
Que peut-on retenir de cet acte perpétré sur de paisibles citoyen.nes ? La responsabilité de l’exécutif nigérien a obligé son chef à se rendre dans la commune de Mangaizé pour assister aux obsèques et soutenir un tant soit peu les familles des victimes. Par la suite, il est demandé à la population nigérienne d’observer un deuil de 3 jours à la mémoire des victimes. Et après ? Rien de plus ! Quant aux médias, les voix des sans voix, ils semblent se plaire en adoptant un silence complice. C’est le moins qu’on puisse déduire en comparaison aux circonstances moins dramatiques survenues sous d’autres cieux. A la même période presque, deux soldats français perdent la vie au Mali, Etat voisin du Niger. Un hommage national leur est rendu. La presse occidentale n’a pas tari d’éloges en la mémoire des fils de la France. Quant aux filles et fils du Niger, leur mort en nombre est annoncée en bandes passantes. Tacitement, le monde entier joue l’innocent. Covid-19 exige, dirait-on ! Mais les pertes en vies humaines du fait du virus et celles causées par des terroristes, n’interpellent-elles pas au même titre l’humanité ? A cause d’un ennemi invisible, des sommes colossales sont dégagées pour le combattre. Or, le mode opératoire des terroristes est connu du moins ces temps-ci dans les pays du Sahel : déplacement sur des engins à 2 roues et utilisation d’armements sophistiqués. Ils commettent leur forfait et disparaissent dans la nature en défiant toutes les technologies contemporaines. Là où les systèmes d’informations et de renseignements, les drones, les avions de guerre et autres arsenaux de défense militaires déployés dans l’espace sahélo-saharien depuis des décennies n’ont pas servi à anéantir la force de nuisance des groupes terroristes, est-il envisageable de penser à une défense des populations civiles ?
Quelle réponse à une guerre asymétrique ? Les armes de guerre ainsi que les moyens de déplacement en usage ne viennent pas du Sahel et pour une raison toute simple : aucun pays du Sahel ne dispose d’une usine de production d’armement et de moyens roulants. En définitive, les détenteurs de ces engins meurtriers jouissent d’une complicité certaine leur laissant toujours les portes grandement ouvertes pour s’adonner aux actes ignobles jusqu’ici réussis. Comment faire face à ces menaces récurrentes ? Si les forces de défense ont pour mission d’assurer la paix et la sécurité, elles doivent être mises dans les conditions de riposter à la hauteur des attaques. Mais, l’affrontement entre des forces armées n’est pas un souhait. La paix n’est pas un vain mot. C’est un comportement. Au Niger, pays endeuillé, il existe un message très riche en enseignements et qui dit ceci : « la paix que nous voulons pour notre pays, nous la voulons aussi pour le reste du monde ». Il est temps d’arrêter la haine sous toutes ses formes et d’œuvrer pour un monde épris de paix et de justice. Contrairement aux promoteurs de l’injustice, la société civile promeut la justice par des voies non violentes. Que propose la société civile pour réduire les actes terroristes ? Alarme Phone Sahara est une organisation de la société civile qui milite en faveur du respect des droits humains sous toutes leurs formes. A ce titre, sa part de responsabilité est de dénoncer les violations de droit et d’appeler à un rétablissement de l’équilibre social. APS rappelle que les pays du Sahel dans leur ensemble et le Niger en particulier sont victimes d’occupations de leur espace qui par la force des choses est devenu le théâtre de démonstrations de forces maléfiques. Elle doigte par conséquent les leaders du Sud et du Nord dans la mise en œuvre de leurs desseins machiavéliques au détriment des peuples qui ignorent les raisons profondes d’une telle mesquinerie. Le droit, surtout celui à la vie est le concept le plus en vue dont les couches démunies sollicitent la matérialisation. APS Sensibilise, Documente et porte Secours dans un combat contre l’injustice sans violence.