L'OIM (Organisation Internationale de la Migration) organise présentement une "caravane de sensibilisation" à travers des différentes villes du Niger (de Niamey à Tahoua, Agadez, Arlit et autres) pour "sensibiliser concernant les risques de la migration irrégulière et ses alternatives."
Bien sûr, il est nécessaire de partager des informations sur les conditions et les risques souvent mortels sur les routes de la migration à travers le désert et la mer - une cause qui fait aussi parti du travail d'Alarme Phone Sahara.
Mais le problème avec l'OIM est: La cause primordiale de l'OIM et de ceux qui la financent n'est pas la défense des droits des migrant-e-s et réfugié-e-s - mais de convaincre les gens de ne pas quitter leurs pays en migration et de convaincre ceux qui sont déjà parti-e-s en migration de rentrer dans leurs pays à travers des programmes de soi-disant "retour volontaire".
L'OIM est une partie intégrale du contrôle migratoire en Afrique, imposé et financé par les membres de l'Union Européenne et d'autres acteurs qui sont plus intéressés de "sécuriser" leurs frontières que dans la vie et le futur des gens concerné-e-s.
Dans ce sens, partout où l'OIM est présent sur les carrefours des trajets migratoires sahélo-sahariens, leur assistance pour des migrant-e-s en condition difficile n'est jamais inconditionnelle: Au centre d'accueil de migrant-e-s à Agadez, par exemple, les gens recoivent seulement des places à dormir, de la nourriture ou des soins médicaux s'ils acceptent de se faire enregistré-e-s et de se soumettre au programmes de "
retour volontaire" de l'OIM.
Et, prenant en considération des expériences de divers pays de l'Afrique de l'Ouest, beaucoup d'entre ceux et celles qui sont rentré-e-s dans leurs pays d'origine à travers l'OIM se retrouvent bloqué-e-s dans une situation où ils sont délaissé-e-s sans aucun soutien équitable pour construire une perspective de futur.
En fait, dire aux gens de "ne pas partir" ne va pas résoudre les multiples raisons pour lesquelles des gens décident de partir - ou sont forcé-e-s à partir. Ce qu'on doit atteindre est un changement structurel profond qui met les citoyen-ne-s des pays africains en position d'avoir une vraie choix de partir ou de rester.
Dans ce sens, Alarme Phone Sahara, contrairement à l'OIM, cherche à partager des informations utiles avec les gens concernant les conditions dangereuses sur les trajets de migration sahélo-sahariens, mais de respecter leur propre choix, leur propre gré, de rester ou de partir. Et de défendre la liberté de circulation contre ceux qui veulent imposer les frontières européennes sur le sol africain.