dimanche, 31 juillet 2022
Tricycle d'Alarme Phone Sahara à Assamaka: Assistance pratique pour des expulsé.e.s

Pour assister aux personnes expulsé.e.s avec des convois d'Algérie qui arrivent à Assamaka à la frontière algéro-nigérienne, Alarme Phone Sahara (APS) a acheté un véhicule tuctuc tricycle qui sert pour des différentes situations de besoins ou de détresse.

Le nouveau tuctuc tricycle d'APS à Assamaka en action

©Alarme Phone Sahara

 

Régulièrement, des centaines de personnes expulsé.e.s dans des convois d'Algérie arrivent à Assamaka à la frontière algéro-nigérienne. Avec le nouveau véhicule tricycle, APS les assiste dans des différentes situations:

 

Sécourir des personnes déposées en désert

Les personnes expulsées par les forces algériennes dans les convois "non-officiels", majoritairement pas des Nigérien.ne.s, mais des ressortissant d'autres pays, sont toujours déposées au "Point Zéro" dans la zone frontalière entre l'Algérie et le Niger, en plein désert. Les gens doivent marcher entre 15 et 20 kilomètres dans le désert afin d'atteindre Assamaka, la première localité nigérienne après la frontière algérienne. 

Lors de cette marche, certaines personnes se perdent dans le désert, surtout lorsqu'elles arrivent de nuit et perdent leurs repères. De plus, de nombreuses personnes expulsées arrivent blessées et malades après avoir été maltraitées par les forces de sécurité algériennes et après avoir passé plusieurs jours à traverser le désert sur la plate-forme d'un camion. Les malades et les blessés, en particulier, n'ont souvent plus la force de faire le trajet à pied du "Point Zéro" jusqu'à Assamaka.

L'équipe de l'APS à Assamaka s'est donné pour mission de sécourir les personnes avec le tricycle qui ont été expulsées et qui se sont perdues lors de la marche entre le "Point Zéro" et Assamaka ou qui sont restées sur le chemin.

 

Transport de personnes malades ou blessées

Sur place, à Assamaka, le tricycle sert également à apporter un soutien pratique aux personnes expulsées, notamment pour transporter le plus rapidement et le plus facilement possible les personnes blessées et malades vers le dispensaire local.

La première utilisation du nouveau véhicule a eu lieu le 29 juillet 2022, lorsqu'un groupe de personnes expulsées d'un convoi non officiel est arrivé à pied à Assamaka. Un homme qui présentait des blessures à la tête et à la jambe et qui boitait à la suite de maltraitements infligés par les forces de sécurité algériennes a été conduit du poste de police local au dispensaire.

                   

29.07.2022: L'équippe d'APS Assamaka avec l'homme blessé (à gauche) transporté au dispensaire ©Alarme Phone Sahara

Comme il est à craindre que l'Etat algérien poursuive sa pratique brutale d'expulsions, encouragée en permanence par le régime frontalier européen, l'équipe d'Alarme Phone Sahara à Assamaka se tient prête pour soutenir les personnes concernées dans leur situation de détresse.

 

Cas d'expulsions d'Algérie au Niger en Juillet 2022

Avec les dernières expulsions en Juillet 2022, le nombre de personnes expulsé.e.s depuis début 2022 monte à au moins 12358.

 

29 Juillet: Arrivée d'un convoi d'expulsions non-officiel

432 personnes expulsées dans un convoi d'expulsion non-officiel, parmi eux 8 filles mineures, 5 femmes, 1 garcon mineur et 418 hommes, sont arrivées à Assamaka à pied, après que les forces algériennes les avaient déposé.e.s au Point Zéro à 15km d'Assamaka.

Les plus grands groupes d'expulsé.e.s étaient 150 Guinéen.ne.s et 170 Malien.ne.s. Apart eux il y avait 20 ressortissant.e.s du Gabon, 3 du Tchad, 10 du Soudan, 20 du Burkina Faso, 24 de la Côte d'Ivoire, 6 du Sénégal, 13 du Caméroun, 8 du Bénin, 3 du Nigeria, 2 de la Sierra Leone, une personne du Liberia, une de la Mauritanie et une du Ghana.

 

31 Juillet: Arrivée d'un convoi d'expulsion officiel

Un convoi d'expulsion officiel transportant 274 citoyen.ne.s nigérien.ne.s, y compris 17 femmes, 14 filles mineures, 20 garcons mineurs et 223 hommes, est arrivé à Assamaka le 31 Juillet 2022.

Les convois d’expulsions officiels se passent à la base d’un accord d’expulsions entre l’Algérie et le Niger signé en 2014. Les personnes expulsées dans ces convois sont généralement des citoyen.ne.s du Niger. Contrairement aux convois non officiels, ces personnes sont amenées directement jusqu'à la ville d'Arlit par les forces algériennes, où les forces nigériennes prennent le relais pour les transporter à Agadez. 

Pendant l'escale à Assamaka, les forces algériennes leur donnent un petit kit alimentaire d'un camion frigo qui est composé d'une baguette de pain, 1,50 litres d'eau, une petite boîte de jus et 3 morceaux de fromage. De telles quantités d'aliments sont minables pour nourrir des personnes transportées par force sur plusieurs centaines de kilomètres à travers le désert. Pour soulager la situation de ces expulsé.e.s, les différentes associations, ONGs et structures actives à Assamaka - "Protections des Enfants", "Karkara", HCR et aussi Alarme Phone Sahara - leur ajoutent des contributions d'aliments.

31.07.2022: L'équippe d'APS à Assamaka distribue des nourritures supplémentaires aux expulsé.e.s

©Alarme Phone Sahara

 

Au-delà des mesures d'assistance pratique, l'objectif d'Alarme Phone Sahara reste le même :

  • Stop aux expulsions d'Algérie au Niger!
  • L'accord d'expulsions entre l'Algérie et le Niger, et tous les accords d'expulsions, doivent être annulés!
  • Stop aux politiques de l'externalisation des frontières européennes sur le sol africain!

 

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