vendredi, 21 mai 2021
21 Mai 2021: Journée d'action transnationale «LIBERTÉ DE CIRCULATION, NON AUX EXPULSIONS!»

Le 21 Mai 2021, le réseau transnationale "Afrique Europe Interact" et Alarme Phone Sahara, ensemble avec des différents groups partenaires, célébraient la Journée d'action transnationale «LIBERTÉ DE CIRCULATION, NON AUX EXPULSIONS!» pour manifester contre les expulsions de l'Europe vers les pays africains, mais aussi les expulsions entre des pays africains, encouragées par des accords de réadmission et par l'externalisation du régime frontalier de l'Union Européenne.

Le résultat était une diversité impressionnante d'actions et d'activités dans 6 pays: A Kindia en Guinée, à Bamako au Mali, à Agadez au Niger, à Sokodé au Togo, à Mbanza Ngungu au Congo (RDC) et à Berlin en Allemagne.


21 Mai à Agadez au Niger: Nuit des migrant.e.s avec présentation de talents et dénonciation d'expulsions vers le Niger

A Agadez, la coordination d'Alarme Phone Sahara a organisé une "nuit des migrant.e.s" où des artistes migrant-e-s ont présenté leurs talents et ainsi appellent à la dignité humaine, contre la déshumanisation et contre les expulsions à partir de l’Algérie et toutes les expulsions.

Les participant.e.s ont présenté des multiples talents artistiques, artisanales, culinaires et sportifs: Des restauratrices qui ont présenté leur nourritures, des prestations de musicien.ne.s, des cosméticiennes et coiffeuses qui ont montré leur art de maquillages et coiffures, une choréographie d'un group de karatéka et d'autres.

 

Restauratrice présentant des nourritures à la Nuit des Migrant.e.s:

Concert et discours à la Nuit des Migrant.e.s:

Des Karateka à la Nuit des Migrant.e.s:

Une conséquence de cette soirée devrait être: Il faut la liberté et la justice pour toutes les personnes migrant.e.s pour qu'elles puissent développer leurs talents et leurs capacités et se construire une vie heureuse et digne - sans être maltraité.e.s et persécuté.e.s par un système inhumain et injuste d'expulsions, d'exclusion sociale et de frontières fermées et de routes barrées.

 

La lecture de la déclaration de la coordination d'Alarme Phone Sahara du jour d'action transnational du 21 mai 2021 pour la liberté de circulation et contre les expulsions à Agadez. Dans cette déclaration, Alarme Phone Sahara élève la voix contre les leaders politiques du sud et du nord relativement à l'externalisation des frontières de l'Union européenne:

 

21 Mai à Bamako au Mali: Parcours d'ateliers et sensibilisations pendant 6 jours

Les activistes malien.ne.s d'Alarme Phone Sahara et Afrique-Europe Interact se sont solidarisé.e.s avec les diasporas maliennes et d'autres communautés de migrant.e.s contre les expulsions et les violations des droits humains sur les routes de migrations.

From 16th to 21st of May, a number of activities were organised around the headquarters of the Malian section of Afrique-Europe Interact and Alarme Phone Sahara in Bamako's Djelibougou neighbourhood.

Sensibilisation au terrain de foot publique au quartier de Bamako Djelibougou:

Les activités commencaient le 16 Mai avec une sensibilisation et mobilisation au finale d'un tournoi de foot dans un terrain publique dans le quartier. Du 17 au 21 Mai, il y avait des ateliers chaque jour pour 20 à 30 personnes sur des différents thèmes socio-politiques impactés par les migrations et les crises globales actuelles. A travers ces ateliers, les participant.e.s développaient l'activité pour le 21 Mai: Un sketch d'un group de jeunes qui montrait la persécution policière que les migrant.e.s subissent sur leur trajet et aussi des témoignages de personnes expulsées de l'Allemagne et d'un autre qui était expulsé succesivement de l'Espagne et de l'Algérie après des exactions racistes de migrant.e.s.

Atelier au Centre d'Afrique Europe Interact à Bamako Djelibougou:

Présentation de la déclaration d'Alarme Phone Sahara et Afrique-Europe Interact:

Danse à la Journée d'Action:

 

21 Mai à Kindia en Guinée: journée citoyenne de solidarité avec les expulsé.e.s

Le collectif Faso kele, ensemble avec le group "Action des Jeunes Pour le Développement Durable" et le réseau Afrique - Europe Interact (AEI) ont organisé une journée citoyenne de solidarité avec les expulsé.e.s le vendredi, 21 mai 2021, à l'Espace Bérédé situé à Damakania vers le Camp de Samoréya préfecture de Kindia.

A la cérémonie d'ouverture, il y avait des interventions de Bah Bhoundoukoura, Gbassicolo, Minko,et Aïssata Tiguidanke Bangoura, activistes de Faso Kele et AEI. Après il y avait des autres discours, des projections et la présentation d'un théatre sur l'histoire de l'assassinat d'Oury Jalloh à Dessau en Allemagne.

Vidéo de l'événement par Guinée Matin

Avant tout ca, les activistes de Faso Kele et AEI ont organisé un tour de sensibilisation et mobilisation en minibus dans les communautés de l'entourage:


21 Mai 2021 à Sokodé au Togo: Sensibilisation en conférence débat et emission radio

Le jour d'action transnationale pour la liberté de circulation et contre les expulsions du 21 Mai 2021 a également été célébré à Sokodé au Togo en collaboration avec des organisations de la société civile, notamment l'Association Togolaise des Expulsés (ATE TOGO), l'association MON AVENIR des jeunes du quartier de Kpangalam et l'Association des Groupements de Femmes à Sokodé..

 

Sur le programme étaient une conférence débat, une émission de radio à Radio Tchaoudjo, synchronisé avec d'autres radios locaux et des causeries éducatives, visant à sensibiliser le public togolais sur le problème des expulsions et refoulements de migrant*es vers le Togo et à chercher des solutions d'approche pour mettre fin à ce fléau.

 

DÉCLARATION DE L'ASSOCIATION TOGOLAISE DES EXPULSÉS (ATE):

"Le vendredi 21 Mai 2021, l'Association Togolaise des Expulsés (ATE-TOGO) a organisé une conférence débat autour du thème: "Pourquoi l'expulsion ou déportation des migrants et quelles sont les solutions d'approche pour mettre fin à ce fléau?" au centre CENATIS à Sokodé.

En effet Sokode, est l’une des principales villes togolaises de transit et de départ des migrant.e.s et compte au sein de sa population actuelle beaucoup de jeunes migrant.e.s expulsé.e.s de la Libye, de l'Algérie, du Maroc, du Liban, de l'Arabie Saoudite, du Koweït et divers pays de l’Afrique de l'Ouest et du centre vers le TOGO.

On note également des ancien.ne.s migrant.e.s expulsé.e.s ou refoulé.e.s de l'Europe ( Allemagne ) et de l'Amérique du Nord.

Étaient présent.e.s à cette conférence les jeunes et des anciens migrant.e.s expulsé.e.s, des femmes réunies dans des groupements et une dizaine d'habitant.e.s de la ville de Sokodé, un nombre réduit en raison de covid-19.

L'objectif de cette conférence était de promouvoir et de protéger le droit des migrant.e.s expulsé.e.s ou refoulé.e.s et dénoncer les expulsions racistes et inhumaines pour la liberté de circulation pour tous.

Au cours de la conférence les personnes victimes de ces expulsions ont témoigné des traitements inhumains, des arrestations et enfermement et violences racistes subies tout au long du processus ayant conduit à leur expulsion.

Ils ont aussi souligné des expulsions forcées de l'Algérie vers le Niger qui provoquent beaucoup de milliers de décès des migrant.e.s dans le désert et la situation déplorable de la mer méditerranée dont neuf jeunes de Sokodé parmi trois cent migrant.e.s qui tentaient de traverser la mer pour rejoindre l'Europe ont trouvé la mort.

 

Les participant.e.s à la conférence à la suite des témoignages et exposés débats entendus, déclarent :

-La nécessité de mettre fin aux expulsions des migrant.e.s dits « irréguliers » pour sauver des vies humaines .

-La dénonciation des expulsions manu militari des migrant.e.s de l'Algérie vers le Niger

-La solidarité avec les migrant.e.s expulsé.e.s ou refoulé.e.s


Les participant.e.s appellent à :

-Ouvrir les frontières et permettre la liberté de circulation pour tous

-Dénoncer la politique d'externalisation des frontières par l'Union Européenne

-Dénoncer les accords signés par l'UE avec les chefs d'État africains pour être gendarme des frontières extérieures de l’Europe

 

LIBERTÉ DE CIRCULATION POUR TOUS !

SOLIDARITÉ AUX MIGRANT.E.S !

STOP AUX EXPULSIONS !

 

21 Mai à Mbanza Ngungu en République Démocratique du Congo (RDC): Participation à la "conférence sur le changement des mentalités"

Le 21 Mai il y avait une "conférence sur le changement des mentalités" qui impliquait des différent..s acteur.e.s impliqué.e.s dans la gestion des collectivités régionales à Mbanza Ngungu, République Démocratique du Congo. Là, Victor Nzuzi, activiste d'Afrique-Europe Interact avec ses camarades a animé une heure consacrée à la solidarité avec les réfugié.e.s congolais.e.s à Brazzaville et Angola.

C'était la contribution de Mbanza Ngungu à la Journée d'Action transnationale "liberté de circulation, non aux expulsions" du 21 Mai 2021 qui était célébré au même temps à Kindia en Guinée, à Bamako au Mali, à Sokodé au Togo, à Agadez au Niger et à Berlin en Allemagne.


21 Mai à Berlin en Allemagne: Tour aux ambassades du Niger, de la Tunisie et de l'Algérie

A Berlin en Allemagne, Afrique-Europe Interact organisait un tour chez les Ambassades du Niger, de la Tunisie et de l'Algérie avec l'aide du "Solibus" - un bus géré par des activistes pour faciliter des actions de proteste.

 

Première étappe: Ambassade du Niger

A l'ambassade de la République du Niger, les manifestant.e.s exigeaient que le Niger refuse les nombreuses expulsions de migrant.e.s à partir de l’Algérie vers la frontière du Niger, la fin de la collaboration entre le Niger et le régime migratoire européen, l'arrêt de la criminalisation de la migration au Niger, la protection des droits humains pour tout.e.s les migrant.e.s et réfugié.e.s bloqué.e.s dans les camps et dans les «ghettos» de migrant.e.s au Niger et de mettre fin à la mort de migrant.e.s sur les trajets du désert.

Un moment fort était quand des employé.e.s de l'ambassade qui arrivaient dans leur voiture étaient confronté.e.s avec la colère des manifestant.e.s contre les accords de contrôle migratoire signés entre le Niger et l'Union Européenne.

Finalement, l'ambassadeur avec son équippe diplomatique sortait personnellement pour recevoir la déclaration d'Alarme Phone Sahara et Afrique-Europe Interact. Les activistes soulignaient que la manifestation ne soit pas dirigée contre le Niger, mais que l'État nigérien devrait protéger ses propres citoyens - dont de nombreux enfants mineurs - qui souffrent des expulsions massives de l'Algérie.

 

Deuxième étappe: Ambassade de la Tunisie

A l'ambassade de la Tunisie, Riadh Ben Ammar, activiste et artiste de théâtre, parlait des effets néfastes du verrouillage de l'espace maritime méditerranéen pour la société tunisienne:

Les manifestant.e.s exigeaient aussi que l'ambassade arrête de fournir des documents d'expulsions pour des expulsions vers la Tunisie - une demande urgente compte tenu des expulsions par charter régulières de l'Allemagne vers la Tunisie, dont la dernière venait d'avoir lieu depuis l'aéroport de Leipzig.

D'autres intervenant.e.s dénoncaient les expériences quotidiennes avec le système d'expulsions et la violence policière raciste en Allemagne. A cette occasion, le proteste était aussi consacré à la commémoration de Alpha Oumar Bah, qui a mis fin à sa vie le 16/17 Mars 2021 par peur d'être expulsé en Guinée, et de Christy Schwundeck, qui a été abattue par une policière allemande dans un Jobcenter à Francfort le 19 mai 2011.

 

A la fin, l'ambassade accueilait Riadh Ben Ammar pour un entretien dont il profitait pour leur expliquer la nécessité de l'ouverture des frontières et de la solidarité avec les migrant.e.s tunisien.ne.s et tou.te.s les migrant.e.s, soutenu par les slogans et les chants des manifestant.e.s.

 

Troisième étappe: Ambassade de l'Algérie

A l'ambassade de l’Algérie, la revendication de l’arrêt immédiat des expulsions de masse de l’Algérie vers le Mali et le Niger était souligné. Les manifestant.e.s ont fermement condamné les violations des droits humains lors des expulsions vers les zones frontalières dans le désert. Selon des sources algériennes, de nombreuses personnes ont notamment été tuées dans deux accidents de bus lors des convois d'expulsion en mars 2021.

Contrairement aux ambassades du Niger et de la Tunisie, les représentant.e.s de l'ambassade d'Algérie n'étaient pas prêts à rencontrer ou à échanger directement avec les manifestant.e.s et s'étaient barricadés derrière des barrières de police. Ils ont seulement accepté la déclaration avec les demandes à l'État algérien par la fente de la porte.

Un signe important de la solidarité avec les activistes algérien.ne.s affecté.e.s eux-mêmes par la répression étatique en Algérie etait la présence de "Hirak Berlin". Ce group d'activistes algérien.ne.s en exile soutient la cause du mouvement de masse pour une révolution populaire qui se manifeste en Algérie depuis 2019 jusqu'à maintenant - au début contre l'ancien président Bouteflika et après contre le régime qui reste dans la main des militaires et des anciennes élites. Leur position était de ne même pas chercher aucune communication directe avec l'ambassade pour montrer la non-légitimité du régime actuel en Algérie.

 

Membres de "Hirak Berlin" présentant des images de prisonnièr.e.s politiques en Algérie, demandant leur liberté:

 

La manifestation finissait avec un petit concert de "musique du désert contre les expulsions", un group crée par des musiciens nigériens avec leurs amis pour enmener le blues du désert dans les rues de Berlin: