vendredi, 07 avril 2023
DÉCLARATION EN RÉPONSE À LA TRAGÉDIE SURVENUE À CIUDAD JUAREZ, AU MEXIQUE, LE 27 MARS

Le lundi 27 mars, un terrible incendie criminel dans les installations de l'Institut national mexicain des migrations (INM) a causé la mort de 39 personnes migrantes, principalement des Centraméricaines, qui avaient été enfermées dans l'une des cellules après avoir été détenus dans les rues pour nettoyer le centre-ville de Ciudad Juarez. Les migrants tués par le feu faisaient partie d'un groupe de plus de 60 migrants arrêtés par les autorités municipales avec le soutien de la Garde nationale et des fonctionnaires de l'INM dans le cadre d'une opération contre les milliers de migrants à la frontière qui tentent d'entrer aux États-Unis. Cette tragédie a été provoquée par une combinaison criminelle des politiques anti-immigrés de l'administration de Joe Biden, de la guerre anti-immigrés déclenchée par les gouvernements de droite comme celui de Greg Abbott au Texas, des actions des groupes fascistes suprémacistes à la frontière, de la collaboration soumise du gouvernement mexicain à tous les niveaux, ainsi que de l'implication du crime organisé qui se consacre à la contrebande et à la traite des êtres humains, principalement des femmes, ces dernières bénéficiant d'un climat d'impunité en raison de la corruption des autorités qui devraient protéger les droits des migrants et des réfugiés. C'est ce mélange criminel qui est à l'origine de ces opérations qui ont causé la mort de 39 êtres humains, qui s'ajoutent désormais à la longue liste de sang qui baigne les frontières entre le Sud et le Nord. Ces opérations s'inscrivent dans le cadre d'un accord imposé au gouvernement mexicain par les États-Unis pour contenir l'émigration de milliers d'êtres humains qui cherchent désespérément à échapper à la violence et aux difficultés économiques qu'ils subissent dans leur pays d'origine. Il s'agit d'une véritable guerre, qui inclut les gouvernements du Mexique et des États-Unis, dans le cadre d'une stratégie de militarisation, de répression et de violation des droits de l'homme résultant du soi-disant Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, signé par les gouvernements à Marrakech, au Maroc, le 10 décembre 2018. Ce pacte, qui continue de provoquer la répression et la mort de migrants aux frontières de la planète, est essentiellement un pacte en vertu duquel le Sud se soumet à la politique raciste, xénophobe et anti-immigrés du Nord. Il en résulte des milliers de morts, de disparitions, d'enlèvements, d'agressions violentes et d'emprisonnements d'êtres humains dans des camps de concentration, y compris des enfants séparés de leurs parents, de Melilla à Ciudad Juarez. La Via Campesina s'est fermement opposée à ce Pacte mondial parce qu'il excluait la question des droits de l'homme des migrants et des réfugiés et a proposé un Pacte mondial de solidarité avec les migrants et les réfugiés. Nous appelons les sociétés, les mouvements sociaux et toutes les personnes de bonne volonté, au Nord comme au Sud, à rejoindre ce Pacte mondial de solidarité pour défendre la vie et les droits humains de tous les migrants et réfugiés partout dans le monde. Il est temps de mettre fin à l'indifférence face à la tragédie des migrations. Il est temps d'agir, avec force, en défense des migrants et des réfugiés pour honorer la mémoire des 39 migrants morts et de tous ceux qui ont perdu la vie pour le simple fait d'avoir résisté à leur disparition et à leur rejet en tant qu'êtres humains, en tant que femmes, paysans, jeunes et enfants.

FACE A LA TRAGEDIE DE CIUDAD JUAREZ, DES ACTIONS CONCRETES ET UNE UNITE D'ACTION POUR LA PROTECTION DE LA VIE ET DES DROITS HUMAINS DES MIGRANTS ET DES REFUGIES !

ARRÊTONS LA GUERRE DES ÉTATS-UNIS, DU MEXIQUE ET DE TOUS LES PAYS CONTRE LES MIGRANTS ET LES RÉFUGIÉS!

MONDIALISONS LA LUTTE, MONDIALISONS L’ESPOIR!

 

Alarme Phone Sahara APS/Niger