R.I.P.
Selon le rapport, les personnes étaient des réfugiés du Soudan qui étaient en route pour essayer de rejoindre l'Europe. Le rapport indique également qu'ils ont été abandonnés et laissés dans le désert par leurs passeurs.
Cette triste nouvelle de la mort de quatre migrants dans le désert libyen, en plus de beaucoup d'autres qui sont déjà mort.e.s dans le désert et n'ont jamais été retrouvé.e.s, met tragiquement en lumière plusieurs points cruciaux :
Des réfugiés soudanais piégé.e.s entre le Niger et la Libye
Depuis des années, des personnes ont fui les zones ravagées par la guerre au Soudan pour se réfugier dans d'autres pays de la région. En Libye, nombre d'entre elles ont été victimes d'atrocités commises par des milices et des bandes criminelles. Au Niger, un nombre considérable de réfugié.e.s soudanais.e.s vivent depuis quelques ans dans des camps de réfugié.e.s gérés par le HCR et des organisations affiliées, dans l'espoir d'une issue positive à leur demande d'asile et d'une chance d'être réinstallés dans un autre pays où ils pourraient trouver un endroit sûr où rester dans des conditions humaines. Pour la plupart d'entre eux, aucun de ces espoirs n'a été satisfait jusqu'à présent. Le mécontentement face au refus de réinstallation, à l'attente infructueuse d'une décision d'asile et aux mauvaises conditions de vie dans les camps du HCR a conduit à plusieurs vagues de protestations de réfugié.e.s soudanais.e.s à Agadez et Niamey ces dernières années. Les autorités nigériennes et le HCR ont le plus souvent répondu par la répression, sans apporter de solution. Certain.e.s réfugié.e.s soudanais.e.s ne voient pas d'autre solution pour échapper à cette situation désespérée que d'entreprendre un voyage périlleux à travers le désert et la mer Méditerranée.
Le contrôle répressif des migrations augmente le risque de décès
Il faut souligner que les politiques de contrôle répressif des migrations qui ont été mises en place dans les pays du Sahel et du Sahara sous l'influence et le financement des états de l'UE n'ont pas réduit mais augmenté les risques de décès sur les trajets de fuite et de migration. La présence de patrouilles et de postes de contrôle sur les routes du désert pousse les chauffeurs à emprunter les itinéraires les plus éloignés et les plus dangereux et augmente également le risque que certains passeurs fuient pour éviter d'être pris et laissent des passagers derrière eux dans le désert.
Des gens meurent là où les passages sûrs sont refusés
Il ne faut pas oublier qu'aucun.e des réfugié.e.s et des migrant.e.s n'aurait à mourir dans le désert et dans la mer s'ils avaient la liberté de circulation et l'accès à des passages sûrs. Sans restrictions en matière de visas et avec un accès aux billets d'avion, il est assez simple de voyager d'un pays africain à un autre - ou entre l'Afrique et l'Europe. Par contre, il est aujourd'hui pratiquement impossible pour la plupart des citoyen.ne.s des pays africains de trouver un visa à une ambassade européenne, et l'accès aux ambassades ressemble à lui seul à une course d'obstacles.
Importance des structures solidaires pour sauver des vies
Tant que des milliers de personnes sont forcées de risquer leur vie sur les trajets de fuite et de migration, il est nécessaire de prendre des initiatives concrètes pour ne pas laisser les gens mourir dans le désert. Alarme Phone Sahara et d'autres structures solidaires partagent des informations pratiques sur les risques du désert, répondent aux appels d'urgence, organisent des patrouilles de sauvetage ou tentent d'alerter les autorités locales s'il y a des messages de personnes en détresse. Pour cela, le contact de structures comme Alarme Phone Sahara doit être largement partagé et un soutien est nécessaire pour constituer davantage de ressources pour le sauvetage pratique.
Alarme Phone Sahara demande :
- L'évacuation des migrant.e.s et des réfugié.e.s en Libye !
- Les réfugié.e.s qui sont bloqué.e.s dans les camps du HCR au Niger doivent obtenir une réinstallation dans un endroit sûr où ils peuvent rester dans des conditions humaines !
- Des initiatives pratiques pour sauver la vie des migrant.e.s et des réfugié.e.s sur leur chemin à travers le désert - stop aux politiques migratoires répressives qui mettent la vie des gens en danger !
- La liberté de circulation et un passage sûr pour tous !
Que les quatre Soudanais qui sont décédés dans le désert libyen et tou.te.s ceux et celles qui sont décédé.e.s ou ont été tué.e.s dans le désert et dans la mer reposent en paix !