samedi, 27 août 2022
OIM au Niger: Critique de graves insuffisances dans la prise en charge de personnes bloqué.e.s au Niger

A Agadez et dans d’autres villes au Niger, des milliers de personnes bloquées en route de migrations souffrent pendant que les grandes organisations internationales n’arrivent pas à répondre à leurs besoins essentiels.

 

L’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) joue un rôle clé dans la politique d’externalisation des frontières sur le sol africain par le biais des États de l'union européenne. C‘est l’OIM qui gère les programmes des retours dits „volontaires“ aux pays d'origine des migrant.e.s, y compris leur prise en charge dans ses camps jusqu’au retour. Selon les directives de l'OIM, les personnes sont hébergées et nourries si elles acceptent le retour dit "volontaire.

Camp de transit OIM Agadez / Niger

© Aïr Info Agadez

Au Niger, des milliers de migrant.e.s et réfugié.e.s qui sont bloqué.e.s sur leur route de migration, souvent expulsé.e.s d’Algérie et Libye, se retrouvent aux camps de transit de l'OIM à Agadez et aussi dans d’autres villes de transit comme Assamaka, Dirkou et Arlit. Quand même, selon les recherches et témoignages pris par Alarme Phone Sahara, l’OIM est loin d‘installer des capacités suffisantes pour répondre aux besoins les plus essentiels de ces personnes pour lesquelles elle s’est donnée le mandat de prise en charge. Par conséquent, des nombreuses personnes africaines souffrent de la politique d'externalisation des frontières dans la ville d'Agadez et voient leurs droits humains quotidiennement violés. 

 

Impressions et témoignages du camp de l’OIM à Agadez

Selon les observations sur place de l‘équippe d’Alarme Phone Sahara (APS), le Camp de transit de l'OIM à dépassé ses capacités d'accueil et les rues autour du camp servent de lieu de refuge de migrant.e.s.

Image d'archiv: Des personnes maliennes exclues du camp de l'OIM en Janvier 2021

© Alarme Phone Sahara

Des témoins expliquent qu'ils soient enregistrés depuis 1 à 2 mois comme candidats au retour dit „volontaire“. Mais ils ne soient pas autorisés ni à accéder au camp, ni de profiter des services d'hébergement et de restauration. Les conditions d'hygiène pour ces personnes sont déplorables.

Des Soudanais.e.s, Sierra Léonais.e.s, Sénégalais.e.s, Gambien.ne.s, Tchadien.ne.s et d’autres migrant.e.s et réfugié.e.s vivent des expériences traumatisantes entre la rue, les gares routieres et les locaux d'organisations de la société civile, entre autres Alarme Phone Sahara (APS), qui peuvent leur offrir un minimum. 

Dans les camps proches des frontières nigero-algérienne et nigero-libyénne, en passant par les villes de transit que sont Assamaka, Dirkou, Arlit et Agadez, avant d'atteindre Niamey, la capitale du Niger, les candidats au retour dit „volontaire“ attendent un lendemain meilleur.

Lenteur administrative, insuffisance ou manque de ressources pour mener à bien leur prise en charge, des personnes en déplacement ne savent plus le sort qui leur est réservé.

Certaines personnes mendient alors que d'autres s'adonnent à des activités faiblement rémunérés.

Quant aux femmes, c’est elles qui se retrouvent souvent dans les conditions les plus vulnérables. Leurs déclarations confidentielles en disent long.

 

Enfin, il faut également rappeler que des frustrations à cause de bloquage de migrant.e.s et réfugié.e.s dans des mauvaises conditions ne concernent pas l’OIM seul, mais aussi le HCR, dont les camps à Agadez et dans d'autres localités du Niger font l'objet depuis des années de protestations de réfugié.e.s souvent réprimées par une répression dure, avec notamment la mort d'un réfugié soudanais tué le 25 mai 2022.

 

Il est temps que la communauté internationale s'assume face à la dégradation des conditions de vie des migrant.e.s et demandeurs d'asile bloqués sur leur trajet à Agadez et d’autres villes au Niger.

 

Alarme Phone Sahara demande de l’OIM et ses bailleurs de fonds:

  • Fournir des ressources suffisantes pour permettre des conditions de vie décentes à tou.te.s les migrant.e.s et réfugié.e.s qui ont besoin d'assistance au Niger.
  • L'hébergement et la prise en charge ne doivent pas dépendre de la soumission à un soi-disant "retour volontaire" !
  • Pour les personnes qui veulent rentrer dans leurs pays d’origine selon leur propre gré, il faut leur donner l’assistance nécessaire pour retourner dans des conditions dignes!
  • Au lieu de mettre des millions d’Euros pour fermer les frontières et empêcher la migration par force, il faut respecter la liberté de circulation des personnes et investir dans le sauvetage de vies sur les trajets de migration et la création de routes de voyage sécurisées pour tout le monde!